Philosophie

Voltaire – Le Taureau blanc et autres Contes

Voltaire - Le Taureau blanc et autres Contes - Bibliothèque numérique romande - Statuette en bronze du dieu Apis Voltaire – Le Taureau blanc et autres Contes (Aventure de la mémoire, Le Taureau blanc, L’Histoire de Jenni ou le Sage et l’Athée, Lettres d’Amabed) : Bien que moins connus que Zadig, Candide ou Micromégas, les contes qui figurent dans ce recueil sont tout aussi caractéristiques de la manière de Voltaire ; mais ne nous y trompons pas : comme les autres, ils n’ont de contes que le nom ; comme les autres, ce sont de véritables brûlots que Voltaire lance contre ses adversaires de tout poil : Les sorbonnards, les jésuites et les jansénistes, notamment, dans l’Aventure de la mémoire, où la satire revêt par instants le costume du burlesque le plus échevelé. La religion, à laquelle il s’en prend dans le Taureau blanc, fantaisie orientale qui présente par ailleurs de nombreuses caractéristiques des contes de fée et dans laquelle, au moyen d’une parodie de différents épisodes bibliques, il assimile implicitement le livre sacré des chrétiens aux recueils de récits fabuleux de l’antiquité païenne. L’athéisme et le matérialisme dans l’Histoire de Jenni, qu’il pourfend afin de défendre le déisme et célébrer l’éloge « d’un être souverainement intelligent et puissant », dans lequel on reconnaît bien sûr son « grand horloger ». La religion encore, mais aussi le colonialisme et le despotisme, dans les Lettres d’Amabed, où, à partir d’une trame pseudo-orientaliste fort mince, il lance toute une série de pamphlets destinés à écraser « l’infâme » une fois de plus, en même temps que ceux qui se servent d’elle pour mener à bien leurs entreprises expansionnistes.

Dans ces contes, même s’ils mettent en scène un orient plus ou moins crédible, Voltaire s’adresse donc essentiellement à ses compatriotes et dénonce des problématiques occidentales avec, çà et là, d’ailleurs, la manifestation des préjugés de son époque vis-à-vis des noirs ou d’autres peuples. L’humour et la dérision restent les armes favorites de Voltaire : « La fantaisie du conteur s’exerce sur des réminiscences bibliques en produisant de constants décalages […] Quand le conteur brode sur le canevas d’un imaginaire ancien des aventures cocasses, quand il tient avec imibilité un discours incongru, en mimant le plus grand naturel malgré la présence d’incompatibilités arbitraires et de décrochages, il crée, par l’alliance de la virtuosité et de la feinte naïveté […] un univers étrange, d’une poésie surréelle. » (Marie-Hélène Cotoni, Intertextualité et humour dans le Taureau blanc de Voltaire, Cahier de Narratologie, 13/2006)

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Voltaire – Zadig et autres contes

Voltaire - Zadog et autres Contes - Bibliothèque numérique romande - Mosquée Sheikh Lotfollah Shervin Le Du Voltaire – Zadig et autres contes : Zadig ou la destinée, Les Oreilles du Comte de Chesterfield et le Chapelain Goodman, Les deux Consolés, Aventure indienne : « Jamais vingt volumes in-folio ne feront de révolution, écrivait Voltaire à D’Alembert le 5 avril 1765 ; ce sont les petits livres portatifs à trente sous qui sont à craindre. » On ne saurait mieux décrire l’impact des Contes philosophiques, dont les meilleurs sont és à la postérité sans prendre une ride.

Zadig ou la destinée se présente comme un conte oriental traduit du chaldéen et de l’arabe. Son traducteur fictif, un dénommé Sadi, le dédie à la sage et belle Sultane Sheraa, qui ne serait autre que Madame de Pompadour. Zadig, en effet, est un portrait pétillant et caustique de Versailles, que Voltaire connaissait bien puisqu’il y occupa, entre 1744 et 1747, les fonctions de gentilhomme de la chambre et d’historiographe du roi.

Son héros, un jeune Babylonien prospère et ingénu, réunit toutes les vertus philosophiques du siècle des Lumières. C’est « un esprit juste et modéré, un cœur sincère et noble », réputé pour sa sagacité et sa tolérance ; épicurien raffiné et galant, tout entier tourné vers la quête du bonheur, Zadig, comme Voltaire lui-même, aime philosopher et se divertir en lisant dans « ce grand livre que Dieu a mis sous nos yeux ». Mais son trop grand mérite fait naître des jalousies qui l’exposent aux caprices du destin. Nommé premier ministre, puis disgracié et chassé de Babylone, Zadig, comme tous les héros de conte, est entraîné dans un voyage initiatique qui le conduira des bords de l’Euphrate jusqu’en Égypte ; réduit en esclavage, puis affranchi par son maître, il traversera l’Arabie et la Syrie avant de retourner à son point de départ.

Confronté à mille obstacles qui mettent sa raison et son optimisme à rude épreuve, Zadig découvre qu’il n’est pas facile d’être heureux : « Qu’est-ce donc que la vie humaine ? Ô vertu ; à quoi m’avez-vous servi ? […] Tout ce que j’ai fait de bien a toujours été pour moi une source de malédictions […] Si j’eusse été méchant comme tant d’autres, je serais heureux comme eux. » Ces lamentations, qui se répètent comiquement tout au long du récit, sont le biais par lequel Voltaire, fidèle à ses préoccupations théologiques, pose le problème du mal et de la Providence. La réponse à cette révolte ne surgira qu’in extremis, avec l’apparition d’un ange-ermite qui, tel un deus ex machina, révèle à Zadig « qu’il n’y a point de mal dont il ne naisse un bien ». S’inclinant à contrecœur devant les voies impénétrables de la divinité, le héros finira par triompher de l’adversité et époa Astarté, reine de Babylone.

Or ce dénouement de conte de fées, qui date de l’édition de 1748, est aussi peu convaincant que les révélations de l’ange, qui balaie un peu trop prestement les objections que Zadig oppose à son prêche sur la Providence. Voltaire en était conscient puisqu’il ajouta, autour de 1752, deux chapitres et surtout un post-scriptum humoristique dans lequel le traducteur fictif, reprenant la plume, nous apprend que, loin de savourer son bonheur, Zadig a essuyé d’autres mésaventures, tout aussi arbitraires que les précédentes. La Providence semble décidément bien indifférente au sort de l’homme…

Cette ultime et comique boutade, qui contredit la version de 1748, est la preuve, s’il en faut, que le Voltaire des Contes philosophiques ne se contente pas de suivre le modèle hérité des Mille et une nuits ; grâce à sa verve et son ironie caustique, il subvertit un genre qu’il considérait comme une pure bagatelle et le transforme en une arme redoutable contre l’obscurantisme et la barbarie. C’est ce qui donne à Zadig et aux trois contes qui suivent toute leur vibrante actualité.

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Rousseau Jean-Jacques – Rousseau juge de Jean-Jacques

Rousseau juge de Jean-Jacques - Jean-Jacques Rousseau - Bibliothèque numérique romande - Allan Ramsay Rousseau en costume arménien rousseau écrivant une partition de musique Montjoye Maquette Laura Barr-Wells Rousseau Jean-Jacques – Rousseau juge de Jean-Jacques, dialogues : De retour à Paris en 1770 après huit ans d’exil, Rousseau, qui vit modestement de son métier de copiste, est invité dans les salons à lire des extraits de ses Confessions. Contre son attente, ces lectures semi-privées se heurtent au silence gêné des auditeurs. Craignant les révélations compromettantes pour elle-même et ses amis philosophes, Mme d’Epinay, son ancienne protectrice, les fait interdire. Se sentant trahi et espionné de toute part, Rousseau e alors à l’offensive et, reprenant la plume, compose ses Dialogues. Ce long travail d’apologie l’occupera par intermittence de 1772 à 1776, mais ne paraîtra qu’à titre posthume. Persuadé, non sans raison, qu’il est victime d’un vaste complot occulte et que des ennemis anonymes cherchent à détruire son œuvre en publiant sous son nom des textes dont il n’est pas l’auteur, Rousseau se constitue à la fois juge, avocat et partie et met en scène le procès qu’on lui refuse dans la réalité. Son plaidoyer, organisé en trois Dialogues, oppose deux personnages : un certain « Rousseau », qu’il ne faut pas confondre avec l’auteur, mais qui connaît parfaitement ses écrits ; en face de lui, un Français, porte-parole naïf de toutes les calomnies qui circulent au sujet du dénommé « Jean-Jacques », tiers absent et unique objet de ces débats.

Dans le Premier Dialogue, Le Français, qui n’a jamais vu ni lu « Jean-Jacques », déclare qu’il est un « monstre exécrable », un imposteur et un plagiaire. « Rousseau » riposte non sans ironie que l’auteur de La Nouvelle Héloïse et de l’Émile ne saurait être celui des crimes qu’on lui impute. Il y aurait donc deux « Jean-Jacques »… Pour éclairer ce mystère, ils conviennent, l’un d’aller lui rendre visite, l’autre de lire ses livres. « Rousseau » rapporte dans le Deuxième Dialogue que l’individu qu’il a rencontré n’a rien d’un criminel. C’est un honnête homme, un innocent, un rêveur timide et maladroit, qui se considère avant tout comme « le peintre de la nature et l’historien du cœur humain ». Dans le Troisième Dialogue, contrepartie intellectuelle du portrait moral qui précède, le Français, qui a enfin lu « Jean-Jacques », commente en détail ses lectures et reconnaît qu’il en a été ému jusqu’au fond de l’âme. Revenu de ses préjugés, il accepte, sinon de rencontrer « J.-J. », du moins de contribuer à sa réhabilitation.

Œuvre brillante, mais déroutante, Rousseau juge de Jean-Jacques est le « J’accuse » d’un écrivain qui ne s’appartient plus, qui ne maîtrise plus sa réputation, et qui en souffre d’autant plus cruellement qu’en « défenseur intransigeant de la vertu » (Starobinski), il s’est toujours senti redevable de son image*. Pour nombre de lecteurs, le clivage du nom et du prénom, allié au ressassement obsessionnel de griefs tant réels qu’imaginaires, sont les symptômes d’un état paranoïaque qui atteint ici son paroxysme. Pour d’autres au contraire, cet autoportrait à deux voix est une habile « mise en scène de soi » (Delormas) par laquelle l’auteur, reprenant fictivement le contrôle de son nom, cherche en même temps à assurer l’intégrité et la pérennité de son œuvre**. On constate en effet au terme de Dialogues que Rousseau ne s’adresse plus aux Français, ni au roi, ni même à Dieu, et que, renonçant à obtenir gain de cause auprès des hommes de son siècle, il s’en remet désormais à la postérité, certain qu’elle seule saura un jour lui rendre justice. (*Jean Starobinski, Acc et séduire. Essais sur Jean-Jacques Rousseau (Paris, Gallimard, 2012) 38-39. **Pascale Delormas, De l’autobiographie à la mise en scène de soi. Le cas Rousseau. (Limoges, Lambert-Lucas, 2012), 46, 197.)

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Voltaire – L’Ingénu

L'INgénu - Voltaire - Bibliothèque numérique romande - Un chasseur huron-wendat appelant l'orignal Cornelius Krieghoff Voltaire – L’Ingénu : Comment peut-on être Huron ? L’Ingénu, élevé dans ces tribus « sauvages », se révèle être le fils perdu d’un capitaine bas Breton : arrivé en , il doit donc s’intégrer. Mais il reste un « huron », habitué à la loi naturelle et profondément étonné par la société de l’époque de Louis XIV et par l’hypocrisie de ses conventions. Celle-ci persuadée que, sans la tour de Babel, tout le monde parlerait français, ne comprend pas qu’on puisse préférer le langage huron.

L’Ingénu, qu’on « doit » baptiser, ne comprend pas pourquoi les coutumes religieuses diffèrent tant de l’évangile qu’on lui fait lire. Il se heurte aux doctrines religieuses, le jansénisme, le protestantisme et à la puissance des jésuites et de leur casuistique. Amoureux, il découvre combien il est impossible alors de se marier par simple accord entre deux adultes. Enfin, monté à Paris, il ne comprendra rien aux rouages et subtilités de l’istration versaillaise : il finira fort mal. Ce sera finalement son amoureuse, Mlle Saint-Yves qui se sacrifiera pour le sauver…

Au fil du roman, ce « naïf » étanche sa soif de connaissances nouvelles et, grâce à son ami Gordon, découvre la culture occidentale, non sans que Voltaire nous en fasse parcourir, avec son humour habituel, les contradictions, les ridicules et les dangers. Drame sentimental, l’Ingénu repose à nouveau la question du malheur : est-il bon à quelque chose, comme l’affirme Gordon ou, « comme bien des gens dans le monde ont pu dire : Malheur n’est bon à rien ! »

L’Ingénu fut adapté à l’opéra, au théâtre, au cinéma et à la télévision.

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Voltaire – Traité sur la Tolérance

Traité sur la Tolérance - Voltaire Bibliothèque numérique romande - Laura Barr-Wells Bras de mer près de Maguelonne Voltaire – Traité sur la Tolérance, Conversation de Lucien, Érasme et Rabelais aux Champs-Élysées, De l’horrible danger de la lecture : « Ce petit globe, qui n’est qu’un point, roule dans l’espace, ainsi que tant d’autres globes ; nous sommes perdus dans cette immensité. […] Un de ces êtres imperceptibles dit à quelques-uns de ses voisins, dans l’Arabie, ou dans la Cafrerie : « Écoutez-moi ; car le Dieu de tous ces mondes m’a éclairé : il y a neuf cent millions de petites fourmis comme nous sur la terre ; mais il n’y a que ma fourmilière qui soit chère à Dieu, toutes les autres lui sont en horreur de toute éternité ; elle sera seule heureuse, et toutes les autres seront éternellement infortunées. » […] J’oserais dire, par exemple, à un dominicain inquisiteur pour la foi : « Mon frère, vous savez que chaque province d’Italie a son jargon, et qu’on ne parle point à Venise et à Bergame comme à Florence. L’Académie de la Crusca a fixé la langue […] mais, croyez-vous que le consul de l’Académie, et en son absence Buon Matei, auraient pu en conscience faire couper la langue à tous les Vénitiens et à tous les Bergamasques qui auraient persisté dans leur patois ? » L’inquisiteur me répond : « Il y a bien de la différence, il s’agit ici du salut de votre âme ; c’est pour votre bien que le directoire de l’Inquisition ordonne qu’on vous saisisse sur la déposition d’une seule personne, fût-elle infâme et reprise de justice ; que vous n’ayez point d’avocat pour vous défendre, que le nom de votre accusateur ne vous soit pas seulement connu ; que l’inquisiteur vous promette grâce, et ensuite vous condamne ; qu’il vous applique cinq tortures différentes, et qu’ensuite vous soyez ou fouetté, ou mis aux galères, ou brûlé en cérémonie : […] cette pieuse pratique ne peut souffrir de contradiction. » […]

Il y a dans l’Europe quarante millions d’habitants qui ne sont pas de l’Église de Rome : dirons-nous à chacun d’eux, « Monsieur, attendu que vous êtes infailliblement damné, je ne veux ni manger, ni contracter, ni converser avec vous ? »

Un traité rafraîchissant, écrit sur le coup d’une indignation (l’exécution sur la roue d’un protestant de Toulouse) dans lequel Voltaire fait le tour des diverses manifestations de Tolérance et d’Intolérance ou du Fanatisme dans le christianisme, chez les Romains de l’Antiquité et chez le Juifs. Parfois un peu daté dans quelques jugements à l’emporte-pièce portés sur des peuples de l’antiquité mais un plaidoyer incisif contre le fanatisme religieux car une « religion forcée n’est plus religion » et « ne produit que des hypocrites ou des rebelles. »

« Ne devons-nous pas, conclut-il, regarder tous les hommes comme nos frères. Quoi ! mon frère le Turc ? Mon frère le Chinois ? le Juif ? le Siamois ? Oui, sans doute ; ne sommes-nous pas tous enfants du même père, et créatures du même Dieu ? […] La nature dit à tous les hommes : Je vous ai tous fait naître faibles et ignorants, pour végéter quelques minutes sur la terre et pour l’engraisser de vos cadavres. Puisque vous êtes faibles, secourez-vous ; puisque vous êtes ignorants, éclairez-vous et ez-vous. Quand vous seriez tous du même avis, ce qui certainement n’arrivera jamais, quand il n’y aurait qu’un seul homme d’un avis contraire, vous devriez lui pardonner ; car c’est moi qui le fais penser comme il pense. »

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Nodier Charles – Histoire du Chien de Brisquet, Le Songe d’Or

Histoire du Chien de Brisquet, Le Songe d'Or - Charles Nodier - Bibliothèque numérique romande - illustration Thierry Johannot Nodier Charles – Histoire du Chien de Brisquet, Le Songe d’Or : Histoire du Chien de Brisquet : Un bûcheron, Brisquet, et sa femme, Brisquette, leurs enfants et la Bichonne, le Chien de Brisquet, vivent vers l’étang, à l’orée de la forêt. Voici qu’un hiver très froid, les loups reviennent… Ni les enfants ni la Bichonne ne doivent s’aventurer dans les bois mais si c’était Brisquet qui ne revenait pas ? Vous devinez la suite… Une histoire pleine de fraîcheur qui prend vie avec les illustrations de Thierry Johannot.

Le Songe d’Or, Fable levantine : Quel beau lézard que le Kardouon ! Tout vêtu de topaze et d’or avec un cou chatoyant et des yeux brillants comme des escarboucles ! Voici qu’il trouve de rondes tranches de carottes qui, bien qu’un peu jaunies et dures comme le métal, lui semblent bien appétissantes. Pourquoi ne pas les mettre à rafraîchir vers la rivière, là où pousse le grand arbre aux frondaisons si accueillantes ? Quelle histoire pour Xaïloun le simple qui ire tant les habits du Kardouon ! Et pour Abhoc, le fakir fatigué de ses macérations et de ses jeunes ! Et pour Abhac, le docteur en droit, plongé dans la résolution d’un cas difficile ! Et pour le sanguinaire Roi des Sables ! Le sage poète Lockman prendra soin de tout ce monde… jusqu’à ce que vienne l’Esprit de Dieu avec ses ailes bleues comme un papillon géant.

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Voltaire – La Princesse de Babylone et autres Contes

La Princesse de Babylone - Voltaire - Bibliothèque numérique romande - Statuette de femme nue, peut-être la Grande Déesse babylonienne Voltaire – La Princesse de Babylone et autres Contes : Memnon ou la Sagesse humaine ; Le Monde comme il va, Visions de Babouc :

Formosante un Candide au féminin ? Princesse de Babylone, elle est amoureuse du bel Amazan, un berger des « Gangarides », pays idéal où règne justice et égalité, qui chevauche des licornes et se présente accompagné du phœnix. Elle parcourt le monde à sa recherche, de la Chine à la Russie, de la Suède à la Hollande, puis d’Angleterre à Rome et enfin de Paris à l’Espagne. Amazan et elle y rencontrent des gouvernements éclairés, des tyrans, une monarchie constitutionnelle et même le « Vieux des sept Montagnes » de Rome et l’Inquisition qui décide de brûler Formosante.

Contrairement à Candide, ces voyages n’interrogent pas la destinée et la fatalité mais les mœurs, les régimes politiques et la religion. L’humour et les sarcasmes voltairiens n’y manquent pas leurs buts et l’on rit des « trois génuflexions » et du « baiser des pieds » du pontife, rites nécessaires à une audience, ou des inquisiteurs qui « apprenant que la dame avait une prodigieuse quantité de diamants, la jugèrent incontinent sorcière. » Mais c’est aussi une vraie histoire d’amour, pleine de fraîcheur entre deux amants que des quiproquos et des faux pas séparent et réunissent à tour de rôle.

Suivi de deux nouvelles : Memnon ou la Sagesse humaine : Memnon, s’il décide de suivre la voie de la sagesse, n’est-il pas en train de faire une sottise ? Et Le Monde Comme il va, visions de Babouc dans laquelle Babouc est chargé d’une grave décision : Persépolis doit-elle être détruite pour sa perversité ou mérite-t-elle une seconde chance ?

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Saint-Exupéry Antoine de – Vol de Nuit

Vol de Nuit - Antoine de Saint-Exupéry - Bibliothèque numérique romande - tabelau Vincent van Gogh La Nuit étoilée Saint-Exupéry Antoine de –  Vol de Nuit : Avec « Vol de nuit » vous plongerez dans l’univers de la nuit et celle des débuts de l’aviation commerciale. Ces vols nocturnes que nous décrit Antoine de Saint-Exupéry acheminent des sacs de courrier entre les continents, première tentative d’une aviation commerciale, encore un peu balbutiante, pour concurrencer les autres moyens de transport.

Alors directeur de l’Aérospatiale d’Argentine, Antoine de Saint-Exupéry aborde avec beaucoup de sensibilité, dans ce roman, les thèmes du devoir et de la discipline. Pour le chef de poste, elles sont indispensables à la réalisation d’un projet de cet ampleur et à la marche du progrès mais elles s’opposent à l’individualisme des pilotes. Il évoque encore le monde déstabilisant de la nuit qui plonge les pilotes dans un inconnu sans repères mais aussi dans la réflexion intérieure.

Le courage des pilotes, l’intransigeance du chef Rivière pour amener ses hommes à se déer dans l’action, le combat sans issue du pilote Fabien face aux éléments naturels ou encore la faiblesse de l’inspecteur Robineau, illustrent ce combat pour une idée que décrit André Gide dans sa préface à Vol de Nuit* : « Le bonheur de l’homme n’est pas dans la liberté, mais dans l’acceptation d’un devoir ». Rivière, en maintenant coûte que coûte le départ du courrier pour l’Europe, fait un pari sur l’avenir. Il accepte que tout progrès puisse s’accompagner d’échecs. Ceux-ci ne doivent pas remettre en question la cause pour laquelle on se bat. Mais il reste taraudé par la question posée par un ingénieur rencontré lors la construction d’un pont : cette œuvre vaut-elle la vie d’un homme ?
(* Cette préface ne sera libre de droit en Suisse et en Europe qu’en 2022.)

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Voltaire – Lettres philosophiques

Lettres philosophiques - Voltaire - Bibliothèque numérique romande - esquisse Quentin de la Tour Voltaire – Lettres philosophiques : Bien que publiées il y a près de 300 ans, les Lettres philosophiques gardent une actualité étonnante. En vingt-cinq lettres, rédigées en partie alors qu’il était en exil à Londres, Voltaire traite de questions religieuses (quakers, anglicans, presbytériens, sociniens), politiques (parlement, gouvernement, commerce), scientifiques (Newton, Locke, la question de l’ « insertion de la petite vérole », l’attraction, la chronologie, l’infini), littéraires (la comédie, la tragédie, l’Académie), philosophiques (Pascal), avec une liberté d’esprit réjouissante.

Rédigées quelques décennies avant l’Encyclopédie de Diderot et d’Alembert, les Lettres philosophiques annoncent les Lumières et reflètent le même désir de comprendre et d’approfondir tous les sujets d’actualité, même les plus complexes – avec, en plus, l’esprit critique et les formules cinglantes de l’auteur. Ainsi à la fin de la lettre sur Pascal : « C’est assez d’avoir cru apercevoir quelques erreurs d’inattention dans ce grand génie ; c’est une consolation pour un esprit aussi borné que le mien d’être bien persuadé que les plus grands hommes se trompent comme le vulgaire ». Et sur les quakers : « Ils firent de bonne foi toutes les grimaces de leur maître, ils tremblaient de toutes leurs forces au moment de l’inspiration. De là ils eurent le nom de quakers, qui signifie trembleurs. Le petit peuple s’amusait à les contrefaire. On tremblait, on parlait du nez, on avait des convulsions, et on croyait avoir le Saint-Esprit. Il leur fallait quelques miracles, ils en firent. »

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Voltaire – Micromégas

Micromégas - Voltaire - Bibliothèque numérique romande - photo étoile double de Sirius (A et B) NASA, ESA and G. Bacon (STScI) Voltaire – Micromégas : Sirius aux deux étoiles jumelles dont l’une, énorme… Une région de l’espace peuplée d’êtres de 32 km de haut, vivant des milliers d’années, dotés de nombreux sens et de beaucoup de savoir… Mais voilà ! Il y a là-bas un grand muphti (lisez l’archevêque de Paris), qui trouve suspecte la recherche qu’a faite Micromégas, notre jeune héros sur les insectes siriens. Exilé, Micromégas voyage et rencontre sur Saturne un secrétaire d’académie, philosophe lui-aussi, pour lequel il se prend d’amitié. Un nain, en comparaison, qui doit faire douze pas pour une seule enjambée de Micromégas. Et, ma foi, pas trop créatif… (le modèle dont s’inspire ce personnage, déposa plainte contre le livre.) Tout deux arrivent sur terre et finissent par discerner, au microscope, les puces humaines. Mais celles-ci, malgré leur faible masse, ne sont pas détachées des ions de la matière et de l’esprit. Et que d’orgueil !

Une Science-Fiction de l’époque des Lumières, un conte philosophique divertissant où l’humour voltairien grince en dénonçant préjugés et guerres, obscurantisme et fanatisme, au profit des idées des Lumières (raison, tolérance, foi dans le progrès, esprit d’observation et d’expérimentation). « Léger, fantaisiste, plein d’ironie, Micromégas est un méli-mélo où l’on trouve du fantastique dans la tradition de Rabelais, de Cyrano de Bergerac et de Swift, mais aussi l’écho des dernières avancées scientifiques, des règlements de compte, une méthode d’investigation, une critique des systèmes philosophiques traditionnels » (Wikipédia).

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