Rousseau Jean-Jacques – Essai sur l’origine des langues: Contrairement à ce que son titre pourrait laisser supposer, l’Essai sur l’origine des langues n’est pas un ouvrage de linguistique comparée, mais une réflexion philosophique, esthétique et politique sur l’origine d’une langue « première », une langue dont le surgissement serait non point situé dans le temps, mais consubstantiel à cet «état de nature» que Rousseau définit dans son Discours sur l’origine de l’inégalité. Prenant le contre-pied des théories dominantes sur la parole humaine, Rousseau affirme dès le deuxième chapitre «Que la première invention de la parole ne vient pas des besoins, mais des ions». Or, cette langue originelle est douée d’une éloquence aussi bien affective que morale. …
Weil Simone – La Pesanteur et la Grâce : Ce recueil de pensées et de réflexions philosophiques, publié après la mort de l’auteure, permet d’entrer dans le monde exigeant de Simone Weil. Cette Française d’origine juive, convertie au christianisme, enseigne la philosophie dans au lycée dès l’âge de 22 ans. Mais très vite, elle veut mettre cette discipline au service de la vérité, et notamment de la misère des ouvriers. Elle renonce à ses privilèges et vit avec très peu de moyens en militant pour davantage de justice. Dans La Pesanteur et la Grâce, Simone Weil énonce avec fougue ses idées sur une quarantaine de thèmes fondamentaux, comme l’âme, le vide, l’idolâtrie, la contradiction, le hasard, la beauté, la mystique du travail et bien d’autres. …
Maeterlinck Maurice – La Vie des Fourmis : De quoi est faite la vie des fourmis? Langage antennal, fourmis fongicoles qui cultivent des champignons pour nourrir leur colonie, fourmis qui savent éteindre des feux, fourmis parasites, Maeterlinck nous présente de nombreuses observations et suppositions. Il pose des questions et surtout réfléchit à la société des fourmis et la compare avec celle des hommes. Il parle de démocratie, d’anarchie organisée, d’intelligence, de morale: des termes très humains qu’il se plaît à appliquer aux fourmis. …
Rousseau Jean-Jacques – Lettres écrites de la montagne : Rousseau rédige les neuf Lettres écrites de la montagne entre octobre 1763 et mai 1764, en réponse aux Lettres écrites de la campagne de Jean-Robert Tronchin, procureur général de Genève (septembre 1763), qui justifient la condamnation de Rousseau lui-même et de ses œuvres par le gouvernement genevois. Les idées de l’écrivain sont en effet considérées comme subversives et dangereuses. Rousseau se trouve alors à Môtiers dans la principauté de Neuchâtel, dans une situation particulièrement difficile puisqu’il est menacé d’emprisonnement à Paris (après la parution de l’Émile et du Contrat social) et qu’il ne peut se rendre à Genève, dont il est pourtant citoyen, sous peine d’arrestation, pour les mêmes raisons. Quelques amis de Rousseau font une «représentation» auprès des autorités pour le défendre et demander au Conseil de revenir sur sa condamnation. …
Maeterlinck Maurice – La Vie des Abeilles : La «république» des abeilles, est une impressionnante organisation, une forme élaborée de vie sociale et travailleuse. Mais «l’esprit de la ruche» est-il une tradition rigide incapable d’évolution ? Ou serait-ce une forme d’intelligence collective adaptative ? Impossible de répondre tant sont différentes les perceptions et la structure des hommes et des abeilles. Familier et connaisseur des ruches, Maeterlinck nous entraîne à leur découverte, à celle des reines, des ouvrières et de tous leurs habitants, à celle du vol nuptial et de l’essaim, puis au développement de la nouvelle ruche. Compilation ou œuvre de pionnier ? Qu’importe ! C’est d’abord une fresque remarquable aux prémices de la sociologie animale. …
Valéry Paul – Eupalinos suivi de L’Âme et la danse, Dialogue de l’arbre : Au royaume des morts, Phèdre aborde un Socrate désabusé qui contemple le fleuve du Temps. Ils entament un dialogue avec quelques vagabondages – mais les morts ne sont avares ni de leur temps ni leurs paroles – sur le thème de la création et de l’art. Phèdre évoque l’architecte Eupalinos et les protagonistes conviennent des affinités entre architecture et musique. N’y a-t-il point des constructions qui chantent ? …
Pourtalès Guy de – Nietzsche en Italie : Guy de Pourtalès nous aide à comprendre, avec beaucoup de simplicité et d’intelligence, la vie et l’œuvre de ce créateur tourmenté, de ce critique de la société moderne et de la morale chrétienne, parfois difficile à suivre, et malheureusement récupéré dans les années 30 par les nazis et les fascistes italiens. Il parvient à nous restituer l’intérêt de ce penseur qui a eu une influence immense sur les philosophes du XXème siècle. Pour cela, il a rencontré les proches de Nietzsche, sa sœur entre autres, avec laquelle il a entretenu une correspondance pendant une année. …
Voltaire – L’Homme aux quarante écus : C’est l’histoire d’un mec…un agriculteur raisonnablement naïf avec un petit terrain. Quarante écus, c’est ce que pourrait lui rapporter son bien. Pourquoi quarante écus ? C’est la somme qu’on obtient en divisant le nombre d’arpents du royaume par le nombre de ses sujets, et de la rente associée à la surface correspondante. Certain verront là la première ébauche d’un revenu de solidarité active, comme le propose Wikipédia.
Des revenus modestes qui seraient suffisants… sauf qu’il y a les impôts et les taxes qui lui en mangent la moitié. Déconfit, l’homme va voir un spécialiste, le géomètre, qui lui explique bien des choses : ce qui n’empêchera pas l’homme d’être ruiné et emprisonné…S’il s’en sort et se marie, son besoin de comprendre n’est pas assouvi.
Dans ce pamphlet féroce contre les technocrates de l’époque, Voltaire s’y révèle un économiste quasi prophétique. Si d’autres peuvent trouver décousus cette suite de dialogues et de petites histoires où la caricature alterne avec l’ironie, Voltaire répond par avance : « C’est le sort de toutes les conversations de er d’un sujet à un autre »
Goethe Johann Wolfgang von – Les Années d’apprentissage de Wilhelm Meister (livres 5 – 8) : Un ouvrage très célèbre en Allemagne, remarquable tant par la qualité de l’écriture que par le cheminement initiatique du jeune Wilhelm Meister qui va peu à peu perdre ses illusions d’enfant pour s’accomplir finalement en tant qu’homme sensible et responsable.
Cette fiction romanesque, histoire d’une vocation théâtrale sur laquelle plane l’ombre de Shakespeare, d’une aventure amoureuse et de la genèse d’un caractère, permet à Goethe de développer sa réflexion sur l’art et la philosophie de l’existence. L’archétype du roman de formation allemand.
Johann Wolfgang von Goethe, né le 28 août 1749 à Francfort et mort le 22 mars 1832 (à 82 ans) à Weimar, est un romancier, dramaturge, poète, théoricien de l’art et homme d’État allemand, ionné par les sciences, notamment l’optique, la géologie et la botanique, et grand istrateur. (Wikipédia). Jacques Porchat (Jean-Jacques Porchat-Bressenel) professeur de droit criminel à Lausanne puis de rhétorique et littérature latines à l’Académie de Lausanne, est un romancier et poète, traducteur de textes de Goethe.
Saint-Exupéry Antoine de – Terre des Hommes : Lire un roman d’Antoine de Saint-Exupéry est toujours une plongée philosophique qui ne laisse personne indifférent. L’homme n’est ni seulement un pilote, ni seulement un écrivain, il nous fait vivre un voyage dans les entrailles de chaque homme et mêle intimement méditations, marche personnelle et témoignages des aléas du voyage au début de l’ère de l’Aérospatiale.
On partage l’excitation, mêlée d’angoisse, des découvertes du monde de l’aviation, de sa première mission, plongé dans l’inconnu du ciel et de ses mystères. On ire ses amis : Mermoz le défricheur, Guillaumet et sa marche de survie, le silence tellement explicite de l’homme qui vient de frôler la mort ; on meurt quasiment de soif à ses côtés lorsqu’accompagné de Prévost, ils s’écrasèrent dans le désert libyen qui faillit les engloutir à jamais ; on délire de leurs hallucinations, on quémande une goutte de rosée dusse-t-elle goûter le fuel. On se cramponne face aux déferlements des éléments déchaînés qui n’offrent pas toujours de deuxième chance. On comprend mieux combien est ténue parfois la cohabitation et la servitude entre les hommes.
Et l’on se prend à respirer d’une manière plus respectueuse ce temps que la vie nous offre, instants après instants, précieux et fragiles. Personne ne parle mieux de l’avion que Saint-Exupéry, de ces avions qui ouvrirent la route aux grands voyages d’aujourd’hui, et dont nous ne mesurons plus toute la part de magie que signifiait alors arriver à bon port. Saint-Exupéry délaisse le lyrisme des premiers récits comme Courrier Sud ou Vol de nuit et s’oriente vers une écriture plus classique, dominée par les préoccupations philosophiques : une réflexion sur l’homme dans ses rapports avec l’univers. Il défend au travers de ce roman l’intime nécessité d’appartenance à la communauté, l’entraide entre les hommes, la responsabilité de chacun sur cette terre ; mais il prône aussi la recherche de soi-même au travers de la solitude pour pouvoir être un tout avec les autres.
Antoine de Saint-Exupéry reçut pour cet ouvrage qui parut en 1938, le Grand Prix du roman de l’Académie Française. La sobriété et la justesse des mots en font un grand roman…. à découvrir ou à relire.
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